Bonnes fêtes spirituelles et symboliques... dans le respect de la laïcité

Dimanche 10 décembre 2017, les maçons avec tablier comme les humanistes sans tablier ont célébré le 112ème anniversaire de la loi de 1905 associant laïcité et république. Le rassemblement traditionnel s’est tenu au pied de la statue du Chevalier de la Barre, supplicié le 1er juillet 1766 pour avoir refusé de suivre le protocole d’une procession.
Les humanistes, au pied de Montmartre, n’entendent pas par le choix de ce lieu symbolique prendre part à une quelconque querelle religieuse. Le supplice du Chevalier de la Barre âgé de seulement 20 ans eut un retentissement considérable en raison du contexte et des circonstances. Il éclaire avant la lettre l’esprit de laïcité et de fraternité.
En 1751, le Parlement de Paris interdit la publication de l’Encyclopédie de Diderot. En 1764 paraît un Dictionnaire philosophique portatif. Ce petit format, sans nom d’auteur, parfois attribué à Voltaire, est aussitôt mis à l’Index par le Parlement de Paris. Durant toutes les années de 1760, s’opposent les partisans d’une Monarchie absolue où clercs et laïcs s’entendent pour diriger les affaires du pays, et les gallicans sur l’idée de l’habeas corpus, représentés dans l’Eglise par les pro-jansénistes. Ce combat est d’autant plus significatif qu’il n’oppose pas des partisans de l’Eglise à de supposés adversaires de celle-ci. Se jouent deux conceptions de la liberté de conscience et des rapports possibles de l’expression diverse des spiritualités et de la «
Res Publica ». Louis XIV se voulait Roi de la République, laquelle dépasse les formes institutionnelles et n’est pas forcément synonyme d’égalité et de fraternité dans le peuple.
Si à partir de 1760 le camp anti-absolutiste et celui des Lumières semblent marquer des points, le pays reste divisé. La bourgeoisie commerçante, politique ou religieuse, provinciale, craignait déjà de voir remis en cause leurs très relatifs privilèges. Ainsi furent saisies toutes les occasions de s’opposer à l’évolution de la société, parfois de façon révoltante, comme à Abbeville, dans cette affligeante affaire du Chevalier de la Barre.
La
«
question
»
extraordinaire
lui fut
épargnée
afin qu'il ait assez de force pour monter sur l'échafaud. Pourquoi ? Pour que chacun puisse bien voir l’exemplaire du Dictionnaire philosophique qui lui a été cloué sur le torse. Le coup de sabre le décapite, le corps est jeté au bûcher et le Dictionnaire est brûlé devant la foule.
Le Chevalier de la Barre est-il la victime expiatoire de la confusion des genres à laquelle la laïcité institutionnalisée près de deux siècles plus tard en 1905 a voulu mettre définitivement fin ?
La laïcité, c’est la lai de la
«
Res Publica
», non pas de la culture qui reste libre, comme la séparation des laïcs et des clercs, la séparation des corps intermédiaires et représentatifs et des clergés de quelque nature qu’ils soient. Si le bon sens et le respect de l’autre eussent été partagés, cela pourrait n’être que cela, qu’un principe simple. Un principe honoré par les faits comme par les symboles.
Lorsque le Président de la République s’adresse depuis le parvis de la Madeleine, il est le profane de tout temple, synagogue ou Eglises, et fait valoir l’attachement de la République à ce principe.
Certaines personnes parlent dans le Temple. La République les écoute avec respect.
La laïcité n’est donc pas la séparation de la sphère privée et de la sphère publique mais implique une solution de continuité. Toute tentative de séparation absolue entre l’espace individuel et le domaine collectif risquerait de pouvoir donner naissance à une forme d’intégrisme ou de communautarisme délaissant la tolérance, vrai
chemin ou ciment de la laïcité.
N’oublions pas que la spiritualité est universalité.
Autour des fêtes de fin d’année, se souhaiter la paix, l’harmonie et l’espérance, participer aux traditions de chacun, est le symbole même de la fraternité. Ainsi souhaiter un joyeux Noël est un partage, humaniste comme tous les partages. Si Paul Valéry disait qu’un pays privé de ses légendes est condamné à mourir de froid, Noël, neo helios, comme dans tous les contes du monde entier, est aussi cette graine, au cœur de la terre, que le nouveau soleil fait renaître après le solstice pour nourrir le cœur des hommes
Quoi de plus universel dans ces fêtes des Lumières que chaque ville, chaque foyer, chaque tradition, toute spiritualité, accordent à des dates solaires ou lunaires. L’important est que la main de l’homme n’oublie pas les maillons que lui et les siens unissent entre le ciel et la terre.
Souhaitons-nous bon neo helios, bonnes fêtes de fin d’année, bonnes fêtes des lumières, joyeux solstice d’hiver, et surtout vraie fraternité.
.

Une année s’achève
avec de
nouveaux
maillons qui ont rejoint la
chaîne de la
GLCS pour,
non pas
suivre «
notre »
chemin, mais
pour trouver
le leur et
aller ainsi
à leur
propre
rencontre,
grâce aux
bienfaits
d'un rite de fraternité.
En
2017,
au-delà des
traités
d’amitiés
signés avec
les plus
grandes
Obédiences,
un véritable
travail a
été effectué
en commun
sur les
différents
chantiers
pour lutter
contre la
faim et la
soif dans le
monde
particulièrement
au sein du
Collectif
Laïc
National et
lors des
travaux de
ECOSOC/ONU
(cf. à
suivre).
Dans cette
période de
recueillement, nos âmes doivent être remplies d’espérance pour que nos idéaux rayonnent dans nos Loges et sur le monde profane par notre exemple…
Encore une fois :
belles et bonnes fêtes de fin d’année à tous, dans une société apaisée !
Qu’un « nouveau soleil » permette aux graines de la Paix
de renaître pour nourrir tous les cœurs !
Christine Sauvagnac
Grand Maître de la GLCS
A suivre...
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United Nations Economic and Social Council (ECOSOC) - Conseil économique et social des Nations unies
L'ECOSOC est l'un des six principaux organes des Nations Unies, chargé de coordonner les activités économiques, sociales et connexes de 15 institutions spécialisées des Nations Unies, de leurs commissions techniques et de leurs cinq commissions régionales. L'ECOSOC compte 54 membres. Il tient une session de quatre semaines chaque année en juillet et, depuis 1998, il tient également une réunion annuelle en avril avec les ministres des finances qui président les principaux comités de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI). Marcel LAURENT, Passé Grand Maître y représente le Centre de Liaison et d’Information des Puissances maçonniques Signataires de l’Appel de Strasbourg (Clipsas).
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Collectif Laïc National et Anniversaire de la Laïcité et anniversaire de la loi de 1905
La GLCS est membre du Comité Laïc National (lettre du comité reprise du site du GODF en lien ci-dessus)...
Parallèlement, les journées de la laïcité furent à Paris l'occasion de célébrer la commémoration du Chevalier de la Barre. Commémoration largement suivie en Province. A Gruissan en Aude sur le médaillon, stèle en souvenir du Chevalier de la Barre..
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Cérémonie du souvenir
Lors de la cérémonie du souvenir, nous avons honoré les F :. et les S :. passés à l’Orient Éternel, mais aussi tous ceux qui ont donné leur vie pour défendre nos libertés fondamentales, favorisant la participation des représentants de toutes les religions rassemblées pour la Paix, dans un même lieu.
Une pensée à cette occasion pour notre regretté Henry Chabert qui avait redonné à la ville de Lyon le lustre de cette fête des Lumières plus que centenale. Voilà bien un bel exemple d'universalisme à suivre et que beaucoup partagent désormais.

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GLCS à l'honneur à l'Université Maçonnique début 2018
Christine Sauvagnac, Patrice Hernu puis Alexandre Adler vont respectivement plancher à l'Université Maçonnique les 27 janvier, 24 février et 24 mars sur les thèmes suivants : «Les obédiences maçonniques sont-elles compatibles»; « Les 3 piliers de la conscience après le Big Bang » ; et
« Thomas More au carrefour de la religion et de la FM ».
L'Université Maçonnique est ouverte à tous les maçons ayant atteint le grade de maître, de toutes obédiences, en leur proposant des travaux, sinon de recherches de niveau universitaire, du moins originaux et de bonne qualité.
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Directeur de la publication : Christine SAUVAGNAC
Comité de lecture : Marcel LAURENT, Christian GRUSQ & Thierry B.
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Direction, communication & coordination de la lettre : Patrice HERNU
assisté de Bianca OBERT-SAUVAGNAC
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Nous vous invitons toutes et tous à participer aux articles.
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